Prévision ElectionScope (Sept. 2012) :

 

Obama l'emporterait avec 51,6% des votes populaires (Popular Votes) et 324 mandats (Electoral Votes)

 

 Pourquoi Obama peut encore gagner

 

 

Véronique Jérôme-Speziari

Maître de Conférences Habilitée,

Université Paris-Sud

 

Bruno Jérôme,

Maître de Conférences Habilité,

Université Paris-II Panthéon-Assas

 

 

Fondateurs d’ElectionScope

Membres de l’American Political Science Association (APSA)

 

       La version complète de ce papier est parue dans la revue américaine Political Science en Octobre 2012 sous le titre “Forecasting the 2012 US Presidential Election: Lessons from a State-by-State Political Economy Model”. (voir PS Political Science and Politics Vol.45, n°4, Octobre 2012, APSA)

Voir aussi "Why the state by state political economy model did it right", Political Science 46(1), January 2013.

 

 

                                                                           

 

                                                

Pour de nombreux observateurs, B. Obama devrait éprouver les pires difficultés pour l’emporter sur M. Romney, handicapé qu’il serait par un bilan en demi-teinte et le rebond modeste de l’économie américaine.

Cependant, le modèle politico-économique ElectionScope des élections américaines montre que sous certaines conditions, le Président sortant conserve toutes ses chances.

Analysant les 50 Etats (plus DC) sur la période 1980-2008 (soit 408 Observations), nous avons identifié les principaux facteurs explicatifs du vote pour le sortant à savoir : (1) la variation du taux de chômage par Etat, (2) la dynamique partisane des Etats depuis 1952, (3) la crédibilité de l’exécutif auxquelles s’ajoutent (4) des caractéristiques locales propres à chaque Etat (bastions des candidats, poids du vote indépendant, etc.).

Le modèle permet alors de prévoir les voix (Popular votes) pour les sortants Démocrates par Etat pour en déduire ensuite les mandats des grands électeurs (Electoral votes) selon la logique du « winner take all » ; et voir si la barre fatidique des 270 mandats est franchie.

Si les électeurs américains se comportent en moyenne comme ils l’ont fait par le passé, le modèle prévoit alors que le candidat sortant B. Obama obtiendrait 51,6% du vote populaire et 324 mandats (en gagnant 26 Etats) contre 214 mandats pour M. Romney (25 Etats).

        

                                                         

  Selon le modèle B. Obama peut compter sur un socle solide de 18 Etats (204 mandats) contre 12 Etats (67 mandats) pour M. Romney.

Un modèle économétrique est par nature probabiliste et ses estimations sont assorties d’une marge d’erreur, celle du modèle ElectionScope est de +/- 4,47 points.

Dans les bornes de cette marge d’erreur, la situation reste fragile pour les Républicains dans 12 Etats (147 mandats), elle l’est aussi pour les démocrates dans 10 Etats (116 mandats). Parmi, les Etats les plus disputés, les démocrates devront surveiller la Floride, l’Illinois, l’Ohio et la Pennsylvanie.

                             

Trois facteurs expliquent cette prévision :

Une situation économique moins catastrophique qu’il n’y paraît :

Même si B. Obama connait un bilan mitigé pour le chômage en niveau, à l’instar de R. Reagan en 1984 qui fût d’ailleurs réélu, la performance est correcte s’agissant de sa variation puisque depuis le pic de 10% en octobre 2009, le taux de chômage a décru de 1.9 point à 8.1% en août 2012. Or, on observe que les électeurs sont plus sensibles aux variations du chômage qu’à son niveau, la variation étant le signe de l’action du politique.

                                               

Une popularité maintenue à flot

Avec un indice moyen de satisfaction de 46,4% au second trimestre 2012, B. Obama reste plus populaire à période comparable que G.W. Bush en 2007 (30%) ou George H.G. Bush en 1992 (39,4%) dont les mauvais indices avaient pénalisé les Républicains.

                                        

Plus d’Etats « verrouillés » pour les démocrates

Ces derniers peuvent s’appuyer sur 7 « locked States » (bastions réputés imprenables) (Hawaii, Maryland, Massachussetts, New York, Minnesota, Rhode Island, District of Columbia) leur donnant 71 mandats contre 4 pour les Républicains (Alaska, Idaho, Utah, Wyoming), soit 16 mandats. Cette avance initiale de 55 mandats pour les démocrates pourrait peser lourd dans le décompte final.

 

Et l’Obama bashing ?

B. Obama conserve ainsi de nombreux atouts, mais il devra éviter le piège du référendum « anti-Obama » tendu par les Républicains. Pour simuler cette éventualité, nous avons appliqué la marge d’erreur négative maximum au score d’Obama (soit -4,47), qui ne recueillerait plus alors que 47,1% des voix et 208 mandats.

 

Malgré tout, la probabilité de victoire d’Obama est de 64% selon le modèle ElectionScope. Dans la conjoncture actuelle, quel Président sortant ne se réjouirait pas d’avoir deux chances sur trois de l’emporter ?

Prévision ElectionScope (dernière vague arrêtée en juin 2012)

Prévision du vote populaire et des mandats par Etats (juin 2012)

Polularité Gallup des présidents américains (1980-2012)

Taux de chômage et inflation aux Etats-unis (1980-2012)

Principes généraux de fonctionnement d'un modèle de vote politico-économique

Fonction de vote des élections américaines

(ElectionScope - Bruno Jérôme et Véronique Jérôme-Speziari)