Baromètre ElectionScope® des sondages d’intentions de vote – Premier tour (2007-2012)

Mise à jour le 19/4/2012

 Depuis le pic des primaires à 34,5% des voix, les intentions de vote moyennes pour F. Hollande poursuivent leur baisse (soit-6.9 points) pour atteindre 27,6% des voix. Le bénéfice des primaires est aujourd’hui totalement effacé. Sur cette même période la gauche de la gauche (Mélenchon+Arthaud+Poutou) gagne 7,2 points pour s’établir aujourd’hui à 15.2%. La “ponction” opérée sur les électeurs de F. Hollande semble évidente.  Depuis mai 2011, les verts poursuivent leur déclin avec 2,36% d’intentions de vote en avril  2012.

Au centre, F. Bayrou après une ascension marquée de novembre 2011 à janvier 2012 (due en partie au retrait des candidats de centre-droit), autour de la barre des 13%, rechute pour atteindre 10.3% d’intentions de vote moyennes. Il ne semble plus profiter également du tassement de F. Hollande et commence à perdre des voix au profit de N. Sarkozy et peut être au profit de F. Hollande (après qu’il en eut gagné sur eux pendant un temps) . En effet, la remontée de N. Sarkozy entamée en mars 2011 et amplifiée lors de sa déclaration de candidature coïncident avec la décrue de Marine le Pen (-5,86 entre mars 2011 et avril 2012) et le déclin du centre-droit dû aux retraits successifs de Borloo, Boutin, Morin, Lepage et Villepin. On notera que le centre droit pesait presque 12,5% des voix en mars 2011. Le Président sortant gagne 6.2 points depuis le creux de mars 2011 pour s’établir 27,7% d’intentions moyennes, soit une égalité presque parfaite avec F. Hollande. La stratégie de “droitisation” et le retour du “régalien” dans la campagne électorale l’ont incontestablement favorisé mais semble trouver quelques limites. Il faudra certainement revenir sur les thématiques sociales pour rallier le centre-droit en vue du second tour. Mais il faudra aussi donner des gages sur le règlement de la dette et des déficits pour rallier F. Bayrou.

Intentions de vote moyennes des sondages

CSA-TMO; IPSOS; IFOP; TNS-SOFRES; BVA; LH2;HARRIS INTERACTIVE et OPINIONWAY

Intentions de vote (Premier tour) - Rapport de force Gauche, Droite + centre, FN

 

 

Après s’être rapprochés de la gauche en février 2012, le droite et le centre accusent désormais un retard de 6 points. La gauche totale est dopée par la montée de la gauche de la gauche qui double ses intentions de vote depuis octobre 2011. De son côté, le FN freine son déclin et se stabilise à 15.6%.

 

 

 

Intentions de vote (Premier tour) Rapport de force Gauche-Droite (lato sensu)

 La droite lato sensu n’a plus que 9 points d’avance  sur la gauche après en avoir compté 13,5 points au premier tour mais reste largement majoritaire. En dépit des sondages mirobolants au second tour, en vertu des principes de l’arithmétique électorale, les 45.19% du total des voix de gauche au premier tour suffisent toujours pas à F. Hollande pour l’emporter. Rappelons que sous la Vème Rébublique, jamais la gauche n’a gagné avec moins de 49% des voix au premier tour. Il lui faudrait donc bénéficier des voix du centre au second tour. Le problème est que J-L. Mélenchon, de plus en plus en position se force, s’est déclaré “incompatible” avec F. Bayrou. La perspective d’une alliance “Rose-Orange” s’avère de plus en plus impossible. Ceci pose clairement la question de la crédibilité de F. Hollande quant à ses facultés de construire une (éventuelle) majorité alors même qu’il se voit contraint de durcir sa campagne du côté gauche du spectre électoral. Le grand écart reste toujours aussi peu soutenable.

 Baromètre ElectionScope des sondages d’intentions de vote (Second tour) Rapport de force Gauche-Droite

 Accusant un retard moyen de 9 points au premier tour sur la droite dans les sondages, ces derniers attribuent en moyenne 11 points d’avance à la gauche et à F. Hollande au second tour avec désormais 55.50% des voix (+0.50 par rapport à mars). C’est désormais autant que les score de Charles De Gaulle en 1965 et plus que celui de F. Mitterrand en 1988. Sauf à considérer que N. Sarkozy souffrirait toujours d’un déficit d’image personnelle rédibitoire, l’absence totale de cohérence électorale entre le premier et le second tour rappelle qu’il est difficile de mesurer la révélation des préférences du second tour avant que le premier tour n’ait eu lieu. Pour l’heure, nous sommes toujours (mais de moins en moins) dans le concours de beauté de Keynes et l’effet de Halo à la Thorndike, ce qui favorise encore F. Hollande dans les sondages. Néanmoins la spirale du silence à la Noelle-Neumann opère de moins en moins au sens où certains électeurs n’ont plus le Sarkozysme “honteux”.