Prévision politico-économique des élections présidentielles US 2016 (vague 6) :

Hillary Clinton l'emporte devant Donald Trump avec 50,2% du vote populaire et 319 mandats 

 

Bruno Jérôme

Véronique Jérôme

 

Mercredi 10 octobre 2016

Pour aller plus loin :

 

Jérôme Bruno et Véronique Jérôme-Speziari. [2016], "State-Level Forecasts for the 2016 US Presidential Elections: Political Economy Model Predicts Hillary Clinton Victory", PS: Political Science and Politics,49(4).

 

 Jérôme Bruno et Véronique Jérôme-Speziari. [2012] “Why the State-by-State Political Economy Model Did It Right”, PS: Political Science and Politics,46(1).

 

Jérôme Bruno et Véronique Jérôme-Speziari [2012], “Forecasting the 2012 US Presidential Election: Lessons from a State-by-State Political Economy Model”.,PS: Political Science and Politics. 45(4): 66368.

 

 

Minoritaires en voix, les démocrates pourraient néanmoins conserver la Maison Blanche

C’est en tout cas le résultat de notre première vague de simulations de la présidentielle US 2016 établie juste avant le caucus de l’Iowa

 

Véronique Jérôme                             

Bruno Jérôme

 

29 janvier 2016

 

A la veille du Caucus de l’Iowa, premier rendez-vous « test » des primaires américaines, la première vague de notre modèle ElectionScope de prévision politico-économique De la présidentielle américaine a pour ambition de donner une première tendance du rapport de force potentiel entre Démocrates et Républicains dans les 50 Etats (+ DC).

La prévision repose sur un modèle économétrique, où le vote est expliqué par une série de grands facteurs parmi lesquels :

-L’économie, exprimée par la variation du taux de chômage sur le mandat écoulé,

- La crédibilité du président sortant, exprimée par la popularité Gallup,

- Un indice de trajectoire partisane des Etats depuis 1952,

- Le poids du vote indépendant,

- et différentes caractéristiques propres aux Etats telles que l’avantage retiré de l’implantation électorale locale d’un candidat (home State advantage).

Les coefficients estimés du modèle permettent de générer une simulation des voix dans chaque Etat, avec un focus sur les sortants. La théorie sous-jacente est celle du modèle dit de punition récompense (au sens de Valdimer Orlando Key, 1966). Le sortant maximise ses voix si les électeurs jugent que son bilan économique est bon et s’ils estiment que ses choix et son action économiques sont crédibles.

Notre simulation prend en compte la popularité de Barack Obama en décembre 2015 (soit 45% de satisfaits) et le taux de chômage en variation dans chaque Etat entre novembre 2015 et janvier 2013, soit en moyenne une baisse de 2.2 points (avec un écart type de 1.05 point). En janvier 2013 Barack Obama commençait son mandat avec un taux de chômage de 7%, fin décembre 2015 il est à 5%.

On vérifie bien que la baisse du chômage bénéficie largement au camp sortant, mais pour l’heure on observe que cette prime due à l’économie est en partie grignotée par la crédibilité mitigée du Président sortant. Celle-ci est le reflet du mécontentement pesant sur son action politique interne et externe. Enfin n’oublions pas qu’une certaine incertitude plane sur la situation économique de court terme, ce qui est également enregistré dans la crédibilité du sortant.

En corollaire, la simulation donne un score minoritaire de 48,5% aux Démocrates (contre 51,5% en décembre 2012).

Cependant par le truchement des mandats par Etats (Electoral Vote), si les élections avaient lieu aujourd’hui, le camp démocrate l’emporterait « à l’arraché » avec 278 mandats pour un seuil majoritaire de 270.

En agrégeant les mandats dans les Etats où chaque camp a au moins 65% de chances de l’emporter, les Démocrates peuvent compter sur 264 mandats contre 213 aux Républicains. Restent 61 mandats dans la balance. A cet égard, il ressort de notre simulation que le sort de l’élection risque de se jouer notamment en Floride, dans l’Ohio, le Colorado et le Nevada.

La compétition commence dès le lundi 1er février dans l’Iowa dont on ne sait plus aujourd’hui s’il constitue encore un « Bellwhether State» cher à Louis Bean, le premier véritable forecaster des élections américaines dès 1940. Néanmoins, tout reste à faire pour le camp démocrate et pour Hillary Clinton en particulier.